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LADYBOYS AND GENTLEMEN : Chroniques Thaïlandaises

A lire en écoutant
EVERCLEAR - Santa Monica
Parce que...

Et parce que moi aussi je voulais voir des palmiers! 

 

Arriver à Bangkok est une expérience des plus dépaysante. SURTOUT après un séjour de deux mois au Népal! Après l'atterrissage paisible sur le tarmac de la plus grande ville de Thaïlande (7.7 millions d'âmes), on est directement frappé par l'ordre (et le propreté) qui règne dans cet immense aéroport international. Pas besoin de lutter pour trouver son chemin et se diriger vers les agents d'immigration qui tamponnent le passeport en nous souhaitant -dans un anglais des plus corrects- la bienvenue. Tout est informatisé, tout étincelle, les gens font la queue de manière ordonnée... tout semble facile! Le temps des aéroports poussiéreux et moyenâgeux est définitivement révolu.

Vous l'aurez comprit à travers cette auto parodie, le changement "de monde" à mon arrivé à Bangkok fût aussi radical que celui à mon arrivé à Katmandou. Fini le bazar à la Népalaise, bienvenue dans l'ordre à la Thaïlandaise. C'est le retour des routes proprement goudronnées, des gratte-ciels sophistiqués, des lignes de métro organisées et du tourisme outrancier. Je passe l'immigration, récupère mon sac, me renseigne pour rejoindre le centre ville, retire du cash et saute dans le métro. La vitesse à laquelle je me métamorphose en "routard urbain" est même surprenante... C'est l'effet Bangkok. Qui prend à la gorge sans prévenir et où tout va à 100 à l'heure... parfois sans qu'on sache vraiment pourquoi! Etonnant pour un pays dont la boisson nationale est le Red Bull? Etonnant pour un pays dans lequel les nanas bien gaulées en ont autant dans le pantalon que les mecs? Etonnant pour un pays où un massage se termine encore mieux qu'un film Hollywoodien? Etonnant ou pas, ladyboys et gentlemen, bienvenue en Thaïlande, pays où les maitres mots sont modernité et décadence.

 

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D'un point de vue historique, la Thaïlande a toujours été (et l'est toujours) un des organes vitaux de l'Asie du sud-est. Avec une histoire faite de dynasties ambitieuses et conquérantes, le pays a plus ou moins échappé tout au long de son développement à l'asservissement colonial qu'ont subit certains de ses voisins et a su développer une société rayonnante sur le plan politique et culturel. Rien d'étonnant à ce que le pays soit parfois un modèle dans ce coin du monde. Mais ce fameux "Royaume Thaïlandais" n'est pas seulement un titre appartenant à l'histoire ancienne. Il suffit de se balader dans les rues de Bangkok, sa capitale, pour s'en rendre compte : aidé par une économie florissante et une culture Bouddhiste fortement ancrée dans les mœurs, la ville est indéniablement frappée du sceau de la modernité pimpante et d'une forte identité nationale. Les rues sont parfaitement organisées, les photos du Roi sont plus grande que les panneaux publicitaires Coca-Cola, les jeunots vont au turbin parce que ça leur fait les pieds, les temples sont d'une splendeur qui éblouit et les moines d'une rigueur qui étourdit. Bangkok, en deux mots, ça claque! 

 

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Des monastères Bouddhistes dont les couleurs rayonnent tellement qu'ils donneraient une crise à un épileptique, des statues de Buddha aux dimensions tellement démesurées qu'on se demande qu'est-ce que les Thaïlandais essayent de compenser, et des temples à l'architecture tellement géométrique qu'on pourrait les plier sur eux mêmes sans les abimer... la grâce et la grandiloquence Thaïlandaise ne semblent pas avoir de limite. Le Grand Palace est ainsi un des moments forts de la visite de Bangkok. Ses stupas plaqués or sont presque aussi hauts que les buildings banquiers, la fresque murale qui raconte l'histoire de la Thaïlande s'étend sur des centaines de mètres et les magnifiques statues qui gardent farouchement l'entrée des temples font parfois peur aux touristes Chinois. Rien à dire non plus sur l'étincelante Wat Pho qui abrite un immense Bouddha allongé (49 mètres de long), du vertigineux Buddha de 32 mètres (de haut cette fois) et des nombreux temples qui alignent autant de statues que Clooney de conquêtes. La réputation de l'art Thaï n'est probablement pas déméritée.

Et pourtant. Et pourtant, jamais on ne se sent vraiment autre chose que touriste. Comme quand on regarde un tableau qu'il ne faut absolument pas toucher sauf avec les yeux (une règle qui s'adapte parfaitement à Bangkok et ses transsexuels d'ailleurs). Avec des boules de riz périmées collés sur les bouches des statues, des tikà rouges posées sur le front de tout les Buddha et la sympathie de ses prêtres, les lieux de cultes Népalais faisaient oublier leur "saleté" par la chaleur qui s'en dégageaient. En Thaïlande, on en viendrait presque à regretter le nuage de poussière qui flottait en permanence autour des temples : ça brille, ça sens bon l'encens, les gens s'agenouille presque machinalement et les Thaï n'en n'ont qu'après nos dollars. Tout est trop clean, tout est trop "carré", tout est trop formel. La faute à une culture un peu trop rigide? Probablement. Malgré leur incroyable allure (on ne peut pas le leur retirer) on ne me fera pas changer d'avis : il y a parfois dans tout ça un petit manque d'authenticité et une touche de froideur. 

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Bon okay, il fallait chipoter un peu et c'est ce que j'ai fait. Je me suis rendu compte après coup que les articles sur le Népal, à trop encenser le pays, en devenaient chiants. Rendons à César ce qui lui appartient : la culture Thaïlandaise est quand même impressionnante (vous verrez dans le prochain article, y'a de biens belles ruines au nord du pays)... C'est surtout à Bangkok et sa "too much" attitude que j'adresse mon venin. Tourisme de masse oblige, les Thaïlandais sont habitués aux "westerners" (les occidentaux) et sont donc moins ouverts à la discussion que ce que pouvait l’être les Népalais. Le tourisme a transformé certaines rues de la ville en discothèques à ciel ouverts (Koh San road) et les arnaques sont monnaie courantes... malheureusement jusque dans la réelle identité des nanas. Et la chaleur, mes amis, la chaleur : avec un pic de 40 degrés entre 10h et 15h (pas un brin d'air) dur dur d'explorer avec plaisir le vieux Bangkok. Si j'étais bien content de mettre les voiles vers les îles du sud, j'ai quand même fortement apprécié les temples et la mythique session Muay Thaï du dimanche soir! 

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Les îles du sud. Haaaaaa les îles du sud. C'est en compagnie de Paula, une charmante Irlandaise rencontrée quelques semaines plus tôt au Népal, que je me paye un voyage de plus de 16 heures en bus pour atteindre Koh Samui. Première destination de notre programme "Cocktails, palmiers et sable fin". Seront de la partie pour ces quelques jours, la magnifique plage de Baphut (éviter la plage principale pour la cohue backpacker qui y règne et l'aéroport juste à côté) et ses charmants bungalows en bois. Quelques jours passés à lézarder sur le sable, qui s'en plaindra? Bon, on s'occupera aussi avec un tour de l'île en scooter (temples, big Buddha bla bla bla après une semaine à Bangkok je connaissais déjà le refrain) ainsi qu'une expédition à la découverte de l'Angthong Marine National Park (pour une session snorkeling et la visite d'un véritable village de pécheurs).

Mais le meilleur souvenir de notre séjour sur cette île (et probablement de tout notre séjour dans le golf de Thaïlande) restera sans aucun doute le moment où nous avons "nager avec les étoiles". Devant le Zazem Hotel (précis mais important), à la nuit venue (précis et important aussi sinon on vois que dalle), tous nos mouvements dans l'eau provoquaient un phénomène appelé "ocean phosphorescence" : il suffit en effet d'un geste pour que des dizaines de points bleutés phosphorescents se créent et soient entrainés dans le sillage. Un truc tout simplement mythique quand on se mettait à nager! Il va de soit que la décence m'empêche de vous révéler comment nous avons découvert ce phénomène... Phénomène dont je ne m'embarrasserais pas non plus avec les détails scientifiques au risque de vous voir zapper pour Questions pour un Champions... 

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Notre court séjour à Koh Tao ne fût pas mythique pour les mêmes raisons. Si on a eu la mauvaise idée de résider sur la plage principale (déguellasse et pas charmante pour un sou) c'était pour la bonne idée de rejoindre un stage de plongée en apnée. Une expérience mythique (Seb, un synonyme?) qui a le mérite de nous faire retourner à l'école le matin pour une introduction à l'apnée (et ses diverses variantes), des cours de relaxation et des exercices de respiration. Fort intéressant, certes, mais on n’a pas payé pour ça... Alors bien évidemment ce sont les sorties en mer l'après-midi qui sont les plus interessantes : en deux jours, on atteint 20 mètres de profondeur et on se surprend même à remonter à la surface calmement, serein, sans forcément être à bout de souffle. Comme tout ce qui sort de l'ordinaire, je n'avais qu'une envie, aller plus loin dans l'expérience. Car ouais, avec de sympathiques instructeurs, un challenge lancé contre soit même (chaud de pas pouvoir manger un bout avant la fin de la séance d'apnée) et, surtout, une expérience nouvelle à tester (expérience qui me branchais depuis le dernier bon film réalisé par Besson en 88... oui ça date!), inutile de préciser que je me suis régalé! 

 

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Le calme avant la tempête. C'est sur Bottle Beach que l'équipe franco-irlandaise que nous formons s'abrite de l'ambiance backpacker qui règne sur la très courtisée île de Koh Phangan. Qui plus est à quelques jours de la débandade qu'est la célèbre Full Moon Party. On reprend donc notre souffle tranquillement à l'ombre des cocotiers (ou des parasols bordant la piscine), reprenant l'entrainement à la nuit venue : 2-3 tours de White Russian sous la tutelle de notre coach Jeff "le Duc" Lebowsky et quelques séances de Chang (la bière Thaïlandaise) pour pas rentrer au vestiaire avec des courbatures...

Y'a pas de miracles, c'était la seule façon d'assurer le jour F. Parce que la concurrence est rude à la Full Moon Party. Organisé une fois par mois sur Haadrin Beach, le match se joue séré avec quelque chose comme 7000 participants, des gonzes chauds comme la braise (non, pas toi mon Rouquin) qui carburent au bucket. Ha ouais, "le bucket" c'est une invention diabolique de nos amis Thaïlandais. Pour quelques 6-7 euros, on te file un seau dans lequel est versés une canette de Red Bull (pour l'énergie), une fiolinette de Whisky (350 ml pour le second effet KissCool) et une canette de coca (pour la forme). Le problème c'est que ça se déguste à la paille... Après (avant et pendant aussi, soyons honnête) en avoir enchainé quelques un (ça se bois comme des petits pains... 'tain j'dois avoir des restes là) y'a plus qu'à se laissé aller. De rencontres françaises aux toilettes (l'océan tout simplement pour ses messieurs) aux cracheurs de feu d'à peine 10 ans (c'étais impressionnant) en passant par les faux tatoos fluorescents (merci mon Dieu ils ont évité de mettre de vrais tatoueurs) la soirée se passent. Dommage que seule la musique électronique soit à l'honneur... et que les copains n'étaient pas là pour la bataille :) 

 

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Et voilà comment s'achève ces 15 premiers jours de folie en Thaïlande... Si l'étouffante capitale Bangkok a autant de raisons de séduire (l'ambiance percu envoutante des matches de Muay Thaï) que de déplaire (la chaleur), les décors paradisiaques des îles du Sud ont eu l'effet relax escompté (mise à part l'éprouvante FMP). Sans parler de l'expérience sensorielle et personnelle exceptionnelle qu'a été la plongée en apnée.

Cependant, de manière générale, il est regrettable de constater à quel point le tourisme de masse a modifié la donne chez nos amis Thaïlandais. Une semaine m'a suffit pour le comprendre. Principalement basé sur le "divertissement", le tourisme à condamné de magnifiques plages à un triste sort (déchets ci et là, enceintes qui crache de la daube commerciale à longueur de journée etc.) et des rues entières de Bangkok à la picolle et aux plaisirs charnels monnayables. L'attitude des locaux va donc de paire : les backpackers sont tous des saoulards à qui il faut coller un sticker sur la poitrine pour les guider comme du bétail vers le bus qui les amènera à destination... Et puis, sérieux, bien plus qu'au Népal, vendeurs et conducteurs de tuk-tuk savent mettre la pression à ceux qui veulent la prendre relax! Allez, laissez moi replonger sans mes bouteilles, au moins là dessous c'était le calme plat... et pas une trace de layboys! 

 

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  Le sud de la Thaïlande c'est
Un lieu à ne pas manquer : A la nuit tombée, les eaux phosphorescentes devant le Zazem (Koh Samui)
Un lieu à éviter : Si vous ne voulez pas d'une ambiance backpacker superficielle, les plages principales sont à fuir comme la tourista. C'est con mais du choix de la plage peut dépendre la réussite du séjour sur l’île!
Un film : Moins marrant que le premier volet, The Hangover 2 reste quand même bien fendart et retranscrit à merveille l'ambiance des fiestas Thaïlandaises (et puis la scène du réveil sur fond de Johnny Cash est un pur délice)
Un plat à dévorer : La cuisine Thaï est riche de mille et uns plats, il y a donc l'embarras du choix... Mais le Green Curry/Chicken dégusté pour trois fois rien dans un rade crados de Koh Phangan reste le plat le plus délicieux que j'ai mangé depuis une paye!
Une phrase qui a été dites : Repose-toi un bon coup, mon petit, dit-il. Et puis tâche de regagner la terre; tu as ta chance. Tout le monde a sa chance : les hommes, les oiseaux, les poissons. Son dos était raide par la suite du froid de la nuit. Il en souffrait terriblement, et cette petite conversation lui redonnait du coeur. (...) Il se pencha, afin de laver les poissons volants dans la mer et tenta d'évaluer, contre sa main, la vitesse de l'eau. La peau de la dorade qu'il avait écorchée avait laissé une phosphorescence sur cette main; quand il frottait sa paume sur le flanc du bateau, des particules phosphoreuses s'en détachaient et flottaient lentement dans son sillage (Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer)

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